Le dirigeant cubain : « Les gens n’acceptent pas les explications. »

La faible production de l’État et l’inflation marquent le début de la 2025, tandis que l’efficacité réelle des entreprises publiques est remise en question.

« Les gens ne mangent pas d’explications. » C'est ce qu'a déclaré le premier secrétaire du Parti à Las Tunas, Osbel Lorenzo Rodríguez, au milieu d'une analyse qui a tenté d'expliquer, sans y parvenir entièrement, pourquoi de nombreuses entreprises publiques du territoire ne respectent pas leurs plans de production, malgré des résultats financiers positifs. La réunion, tenue pour évaluer la situation économique du premier trimestre de 2025, a laissé plus de questions que de solutions.

Bien que les effets de l’embargo américain aient été évoqués dans le contexte extérieur, le discours officiel s’est concentré sur les lacunes internes.

Lorenzo a averti que les raisons subjectives ne peuvent plus être utilisées comme excuse pour justifier le non-respect des règles. Cependant, la réalité économique de la région, avec des industries paralysées, des chaînes de paiement rompues et des chiffres gonflés en raison de la hausse des prix, laisse peu de place à l’optimisme.

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Production sur le terrain, prix en hausse

Les données présentées montrent que seulement un tiers de la production physique prévue pour le trimestre a été réalisée. En termes simples : sur les trois produits que les entreprises avaient promis de livrer d'ici avril, un seul est effectivement parvenu entre les mains des consommateurs. Toutefois, les indicateurs de ventes et de circulation des marchandises sont restés stables, un signe inquiétant.cupavant que les entreprises ne compensent le manque d’offre en augmentant les prix.

Dans des secteurs clés comme l’agro-industrie sucrière, la situation est critique. Las Tunas, qui possédait le plus grand projet de production de sucre du pays, n'atteindra pas son objectif. Les chiffres négatifs sont masqués par la vente de mélasse, une stratégie qui allège le solde comptable mais ne résout pas la pénurie de sucre dans les ménages. La solution, comme cela s’est déjà produit, pourrait être d’importer du sucre, avec les coûts économiques que cela implique.

La gouverneure Yelenys Tornet Menéndez a admis que la production physique est l'indicateur le plus important et l'un des plus touchés. À cela s’ajoutent les non-paiements aux agriculteurs, les échecs dans les processus d’investissement et les multiples irrégularités dans le contrôle de l’utilisation des terres et du bétail. Les chaînes de collecte et de paiement restent un obstacle chronique pour le secteur public.

Le secteur privé fait des progrès, mais ceux-ci sont cachés sous le tapis.

Alors que l’appareil d’État trébuche à plusieurs reprises, les entrepreneurs privés et les coopératives ont dépassé les attentes en matière de recettes fiscales. Toutefois, leur rôle n’a pas été inclus dans l’analyse économique centrale du trimestre. Les autorités se sont concentrées uniquement sur la surveillance de leurs liens avec les entités étatiques, ce qui a déjà donné lieu à plus de 50 mesures administratives et quelque 90 sanctions politiques, dont les raisons ne sont pas encore connues.

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Ce contraste entre la croissance du secteur non étatique et la stagnation du secteur étatique met en évidence une réalité qui n’est pas toujours présentée. Les chiffres officiels reconnaissent les contributions privées au budget, mais toute analyse approfondie de leur véritable impact sur l’économie locale reste absente du débat économique.

Dépenses sociales non exécutées et dernier avertissement

L’une des données les plus controversées était l’inégalitécuc4% du budget alloué à l'aide sociale au premier trimestre. Le premier secrétaire lui-même a qualifié cela d’incompréhensible. Il s’agit de fonds destinés à servir les secteurs les plus vulnérables du pays, et ils n’ont tout simplement pas été utilisés. Aucune explication technique ne justifie ce retard, et aucune solution concrète n’a été proposée.

La réunion s'est conclue par des appels à « changer les mentalités », à travailler plus étroitement avec la population et à retrouver l'esprit de développement qui, selon le discours officiel, définissait autrefois la province. Mais ni les données ni les faits ne soutiennent ce récit sans réserve.

Les déclarations autocritiques des autorités provinciales contrastent avec la persistance des mêmes problèmes année après année. À Las Tunas, comme dans de nombreuses autres provinces cubaines, l’écart entre les rapports économiques et la réalité des gens reste énorme.

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